Ce sujet nous interpelle car nous partageons le sentiment de traverser un contexte d'urgence climatique, que l'on peut schématiquement caractériser par les notions "d'ère de l'anthropocène" et de dépassement "des limites planétaires." En effet, après de nombreuses années d'alerte non entendues, on se souvient notamment du discours historique de Jacques Chirac martelant que "notre planète brûle, mais que nous regardons ailleurs", le temps semble enfin venu de passer à l'action. Les accords de Paris, malgré les aléas qu'ils connaissent depuis (rétropédalage des Etats-unis et du Canada), représentent à ce sujet un tournant historique. Ils ancrent notamment la décarbonation de l'économie au profit de la préservation d'une planète "viable" pour tous, comme l'un des enjeux prioritaires des années à venir (horizon 2030). A ce sujet, la France a adopté une stratégie nationale bas carbone (SNBC). Dans ce contexte, l'économie toute entière et les entreprises dans lesquelles nous intervenons, sont invitées à se réinventer pour adopter un prisme d'action et de décision dit responsable, éthique, durable. En témoigne notamment l'évolution du cadre réglementaire : loi sur la préservation de la biodiversité, loi sur la transition énergétique, loi pacte, devoir de vigilance, projet de loi sur l'économie circulaire. Par ailleurs, nous observons également que les couples "environnement - modernité" et "énergie - climat" sont de plus en plus l'objet de tensions et d'interrogations, qui se manifestent à travers la société civile : marches pour le climat et non si lointaine crise des gilets jaunes ; mais aussi à l'échelle individuelle : émergences de nouvelles figures à la Greta Thunberg, et de nouvelles inquiétudes : la solastalgie.