LE GÉNIE DU GIEC

09/06/2020

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a réussi à coupler des scénarios portant sur le climat (RCP) à des scénarios socio-économiques (SSP).

En travaillant de la sorte, les scientifiques et les sciences sociales ont pu montrer que l'augmentation de la température mondiale était proportionnelle et corrélée à l'accumulation de longue durée des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, en particulier du dioxyde de carbone CO2. C'est pourquoi, c'est ce gaz qui fait office d'étalon pour mesurer le pouvoir de réchauffement global.

Ce constat était fondamental pour faire naître le concept de budget carbone selon lequel une certaine quantité de CO2 (ou GES équivalents à du CO2) pourrait encore, et en principe, être émise dans l'atmosphère sans pour autant entraîner une augmentation de la température moyenne du globe de plus de 2°C.

A titre indicatif, le GIEC estime que le budget total de CO2 serait d'environ 3 670 Gt CO2eq pour avoir une chance raisonnable de ne pas franchir la limite des 2°C. Or, les hommes en auraient déjà émis 1 900 Gt. L'émission d'autres substances produites et émises par les activités humaines réduiraient ce budget total disponible à environ 2 900 Gt CO2eq, laissant environ 1 000 Gt de CO2eq à dépenser dans le futur.

Ainsi pour répondre à cette contrainte budgétaire terrestre, il faudrait :

  • Limiter le réchauffement planétaire à un maximum de 2 °C, avec une neutralité globale carbone obtenue entre 2055 et 2070.

  • Faire tendre les émissions globales de gaz à effet de serre  vers zéro quelque part entre 2080 et 2100.

  • en 2050, les émissions globales devraient être environ 55 % inférieures au niveau de 2010. Elles devraient dès 2030 être inférieures de 10 % au niveau de 2010

L'introduction de ce concept, a permis au GIEC de fournir  aux politiques et aux acteurs économiques des leviers d'actions. Reste que dans un système sous contraintes, et de limitations, les mesures susceptibles de répondre à la fois aux enjeux du dérèglement climatique et au nécessaire paradigme économique de nos sociétés, demeurent elles aussi limitées.


Partant de ce constat, et une fois que le monde s'est accordé sur un objectif de réduction global du CO2, basé sur une stabilisation, il est possible de parvenir à une allocation des émissions.

Dans ce contexte, quels sont les leviers susceptibles d'être déployés par nos économies ?

Considérant la nature des émissions, le principe voudrait que les individus qui émettent des quantités similaires de CO2 contribuent de la même façon aux réductions d'émissions de CO2 issues de la combustion fossile, et ceci importe peu le lieu où ces individus vivent.

On voit là, qu'il y a un problème de répartition du problème (spatial et temporel).

Plusieurs "hypothèses" ont été envisagées sans pour autant qu'une d'entre elles ne fasse nécessairement l'unanimité:

  • En fonction des niveaux d'émissions des individus et à travers la détermination d'un plafond universel des émissions individuelles dans le monde entier , il serait possible d'en déduire les limites d'émission correspondantes au niveau national.

  • En fonction des revenus individuels, de  la capacité à agir et de la responsabilité des individus.

  • En panachant « droits historiques » et émissions par personne: opérer un partage sur la base des émissions historiques donnerait aux pays en développement de faibles opportunités de développement et un accès réduit à l'énergie, tandis qu'opérer ce partage en fonction de la population (équité) imposerait des réductions extrêmement élevées pour de nombreux pays développés. Ces deux impossibilités ont motivé l'analyse d'un principe de partage panaché, représentant un compromis entre deux positions extrêmes.

  • En fonction des émissions individuelles basées sur la consommation: tous les individus dans le monde qui émettent au-dessus d'un certain seuil fixé devraient contribuer à du proportion  des excès par rapport à ce seuil.

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