L'émergence d'un nouvel impératif catégorique et les imaginaires associés

Nous l'avons vu plus haut : l'opposition entre une vision progressiste de la modernité et le coût écologique global de cette dernière est une option qui semble de moins en moins viable, notamment en raison de la notion de limites planétaires. Le changement de société induit pour parvenir à rétablir un équilibre est décrit par la philosophe Cécile Renouard, qui évoque à ce sujet l'émergence d'un nouvel impératif catégorique (KANT). Face à ce dernier, différentes typologies d'imaginaires émergent pour lutter et/ou s'adapter dérèglement climatique, tel que mentionnés par Arthur Keller :

• les no limit ("illimitistes") : qui prônent que l'on peut reporter les limites de la biocapacité (par exemple avec les gaz de schistes) ;

• les soutenabilistes : qui reconnaissent la limite, mais s'imaginent que nous aurons la capacité de continuer à croître sans la dépasser ;

• les décroissants : qui prônent une sortie de l'idéologie de la croissance ;

• les effondristes : mouvement qui implique la diminution drastique des niveaux de consommation d'énergie et la prise en charge de la régénération de la nature.