LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE : OU LE LENT CHEMIN VERS LA RECONNAISSANCE DES EFFETS DE L’HOMME SUR LE CLIMAT

ANNEXE D - LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE : OU LE LENT CHEMIN VERS LA RECONNAISSANCE DES EFFETS DE L'HOMME SUR LE CLIMAT.

Quelques grands points de repères historiques.

Selon le site Futura Sciences, "le « carbone » provient du latin carbo, qui signifie « charbon ». Sous forme de suie et de charbon de bois, le carbone est connu depuis la Préhistoire. En 1772, Lavoisier démontre que le diamant est une forme de carbone. Il en sera de même pour le graphite en 1779 par Carl Wilhelm Scheele. C'est à nouveau Lavoisier qui répertorie le carbone comme un élément dans ses œuvres dès 1789".

Les premiers travaux référencés qui évoquent l'hypothèse d'un réchauffement climatique d'origine anthropique datent du début du XIXème siècle. Joseph Fourier énonce pour la première fois le principe dit d'« effet de Serre » en 1824 et à l'époque ses travaux sont décriés par une grande partie de la communauté scientifique.

L'article L'histoire de la découverte du réchauffement climatique distingue à partir de cette date cinq périodes clefs, dont la dénomination explicite les situations qui y sont liées :

• 1820 - 1900 : Le temps des intuitions

• 1900 - 1940 : Le temps du scepticisme

• 1950 - 1958 : Premières démonstrations

• 1960 - 1990 : Le CO2, clé du changement climatique ?

• 1990 - 2000 : La théorie confirmée

On comprend, à travers cette évolution, que les résultats que nous connaissons aujourd'hui sont le fruit d'une mobilisation scientifique importante et longue. Particulièrement, trois moments clefs se distinguent :

• dans les années 1940, où dans un contexte de guerre froide le Pentagone érige la « connaissance de l'environnement physique de la Terre (globe, océans, atmosphère) au rang d'objectif stratégique. (....). Il s'agissait alors d'évaluer ce que pourrait être son impact sur les glaces du Pôle nord, ce futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. (...). Cette situation suscite une formidable mobilisation scientifique et débouche sur une véritable révolution intellectuelle et académique, avec l'émergence des approches contemporaines intégratives prenant pour objet le « système-Terre » ». Cette approche systémique va créer les conditions favorables à la compréhension des phénomènes en cause dans le changement climatique et va permettre de démontrer la théorie.

• en 1956, où un premier article est médiatisé dans le New-York Times et permet le début d'un éveil des consciences sur les conséquences de l'activité thermo-industrielle :

• En 1962, la romancière Rachel Carson publie l'ouvrage Silent Spring dans un contexte de montée du militantisme environnemental sur la côte Ouest des Etats-unis.

• En Avril 1970 a lieu le premier Earth Day, l'une des plus grandes manifestations jamais organisées aux États-Unis qui a réuni 20 millions de personnes.

• C'est à cette même époque qu'émerge une discipline nouvelle, celle de l'histoire environnementale, qui se formalise aux états-unis dans les années 70's et qui vise à étudier la question scientifique sous un prisme historique et social

• les années 1990, marquées par

• la publication du rapport Brundtland en 1987, qui marque l'intégration de l'environnement à l'analyse économique et diffuse le concept de « développement durable » et de « croissance verte ».

• la création du Giec en 1988, consacré à l'étude des effets de l'activité thermo-industrielle sur le climat.

Mais il faudra attendre 20 ans encore, soit 2007, pour que le GIEC publie un rapport affirmant que « le réchauffement climatique depuis 1950 est « très probablement » dû à l'augmentation des gaz à effet de serre d'origine anthropique » Le degré de certitude est passé à « extrêmement probable » dans le cinquième rapport, en 2014.

Warmer Climate on the Earth may be due to more carbon dioxide in the Air, New York Times, 1956 et Une du Magazine Discover, The Greenhouse effect, 1988.